La haute autorité de santé HAS déroule une fiche professionnelle explicitant le rôle du Praticien en nutrition entourant la prise en charge du patient en obésité ainsi que le patient évoluant vers une chirurgie bariatrique.
Extraits de la fiche professionnelle : Guide de bonnes pratiques : Surpoids et obésité de l’adulte – Fiches Rôle des professionnels impliqués dans le parcours de soins
Le Praticien en nutrition effectue un bilan diététique personnalisé permettant de compléter et d’approfondir le bilan initial réalisé par le médecin généraliste (ou autre).
Le bilan diététique personnalisé intègre le recueil de données et leur analyse, étapes de la démarche de soin diététique aboutissant à l’élaboration d’un diagnostic diététique. Il permet d’identifier une problématique d’amélioration, de rééquilibrage, d’adaptation de l’alimentation, un besoin d’exploration de troubles de l’alimentation ou des comportements alimentaires, des difficultés à créer un environnement favorable aux changements des habitudes de vie.
Plusieurs situations peuvent amener à orienter le patient vers un Praticien en nutrition :
‒ besoin d’une évaluation plus fine des habitudes de vie ;
‒ enquête alimentaire (un chiffrage n’est pas toujours nécessaire) ;
‒ problématique d’amélioration et de rééquilibrage de l’alimentation ;
‒ besoin d’exploration de perturbations de l’alimentation ou de troubles des conduites alimentaires (TCA) ;
‒ difficultés à créer un environnement favorable aux changements des habitudes de vie
‒ recherche de stratégies pour maintenir une balance énergétique adaptée et faire face à d’éventuelles modifications de l’appétit et de la sensation de satiété après une perte de poids.
Le Bilan initial personnalisé consiste en un recueil de nombreuses informations :
➔ Évaluation des habitudes alimentaires et de ce qui peut faire obstacle aux changements de ces habitudes :
‒ le choix des aliments (qualité, variété, quantité, proportion d’aliments transformés, ultra-transformés) ;
‒ les prises alimentaires : rythme, répartition dans la journée, nombre, y compris collations et prises alimentaires en dehors des repas ou sans faim ;
‒ le contexte et les conditions des prises alimentaires des repas : durée (tachyphagie), contexte (lieux de vie : en famille, en foyer, en établissement spécialisé, cantine, cafétéria), ambiance, participation au choix des menus, à la préparation des repas ;
‒ le repérage d’éléments en faveur d’un trouble du comportement alimentaire (TCA), d’une restriction cognitive ;
‒ les connaissances et représentations, fausses croyances sur l’alimentation ;
‒ les régimes antérieurs et leur contexte ;
‒ l’historique du poids et les évènements liés ;
‒ les habitudes alimentaires, les aspects culturels ;
‒ les médicaments orexigènes ;
‒ l’accès à une alimentation variée (géographique et financier), l’accès à du matériel pour cuisiner (pour le stockage, la cuisson, le service).
➔ Évaluation des perceptions liées à l’alimentation :
‒ les dimensions sensorielles : faim, appétit, envie, satiété, rassasiement, hypersensibilité aux stimuli environnementaux : visuels, olfactifs, conviviaux ;
‒ les dimensions émotionnelles : plaisir, récompense, consolation, stress, fatigue, ennui.
➔ Avant la chirurgie : préparer le patient et participer à l’éducation thérapeutique du patient afin de l’aider à
- Connaître les modifications au niveau de l’anatomie et la physiologie de la digestion et les conséquences en termes de restriction des quantités ingérées et/ou de malabsorption des nutriments, des vitamines, des minéraux selon l’intervention chirurgicale.
- Comprendre la nécessité d’adapter l’alimentation après la chirurgie : texture, quantité et volume pour les liquides, choix des aliments, fractionnement des repas dans les premiers temps puis se rapprocher de 3 repas, importance de l’hydratation en petites quantités en dehors des repas.
- Connaître et mettre en œuvre les conditions favorables pour la prise des repas (règles d’hygiène diététique, organisation, portions, sensations corporelles…)
- Comprendre les étapes de réalimentation progressive après la chirurgie bariatrique et les critères de passage d’une étape à l’autre
- Se préparer à des modifications de l’alimentation et de l’hydratation en lien avec les conséquences de la chirurgie
- Anticiper le retour à domicile après l’intervention
- Connaître de possibles inconvénients ou conséquences postopératoires et y faire face (blocages, vomissements, dumping, hypoglycémies, modification des sensations, troubles du transit, impact de la consommation d’alcool…)
- Savoir reconnaître les stimuli de l’environnement alimentaire, les situations qui entraînent (ou font resurgir) du grignotage ou une impulsivité alimentaire
- Poursuivre les modifications de l’alimentation
- Aller progressivement vers une amélioration de l’alimentation et des conditions de prise des repas compatibles avec une vie familiale, sociale, professionnelle
- Comprendre la nécessité de prendre à vie des vitamines et minéraux d